Pierre-Paul Dossekpli
La presse française n’a pas manqué de porter son regard sur le document « Dignitas Infinita » sur la « Dignité humaine », publié par le Vatican ce lundi 8 avril 2024.
Le journal Le Monde, dans un article signé Sarah Belouezzane, parle d’entrée de la durée de cinq ans pour la préparation du document. Pour la journaliste, il s’agissait pour le Vatican de mette à jour le magistère de l’Eglise catholique afin qu’il tienne compte des évolutions de la société et des questions de morale qui se posent aux fidèles.
Dans ce document, écrit-elle, le Saint-Siège actualise sa position sur des sujets tels que l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui (GPA), l’intégration des personnes LGBTQ, mais aussi la guerre, la situation des migrants ou encore les violences faites aux femmes. Il répond à une requête du pape François qui, précise l’introduction du texte, « a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque ».
En outre, le Monde souligne la longue présentation du document, estimant que le Vatican avait appris de ses erreurs concernant, la déclaration Fiducia Supplicans publié quelques mois plus tôt. Entre autres, le journal met en avant la position de l’Eglise contre la pratique des mères porteuses, par laquelle l’enfant, immensément digne devient un simple objet. Aussi, il est remarqué que le texte ne modifie pas la condamnation de l’Eglise catholique de l’euthanasie, sur laquelle le gouvernement d’Emmanuel Macron doit présenter prochainement un projet de loi.
Parlant de l’avortement, le journal trouve qu’il est « lui aussi, toujours cloué au pilori ». En effet, il apparait, pour Le monde, que les éléments du document sur la question de l’avortement « ne sont que des confirmations de positions déjà connues de l’Eglise ». Pour le monde, « la vraie nouveauté réside dans les chapitres consacrés à la théorie du genre et au changement de sexe ». Il souligne que le premier est décrit comme une idéologie qui veut s’imposer comme pensée unique, tout en mettant en exergue le terme « pensée unique ».
Le monde, par ailleurs, considère que position de l’Eglise sur l’homosexualité est plus « inclusive ». Il souligne que c’est la première fois qu’un document de l’Eglise établit la dépénalisation de l’homosexualité.

Le journal le Parisien quant à lui, désigne le document comme le positionnement de l’Eglise en tant que défenseure de la dignité humaine. Tout comme Le Monde, il fait référence à la déclaration « Fiducia Supplicans », qu’il juge comme avoir fait la « polémique ». Le journal de la capital souligne quelques points du document comme la guerre, le droits des migrants, l’écologie, la justice sociale, les violences numériques. Pour le Parisien, c’est « une manière de colmater les divisions internes au sein de l’Eglise ».
Le quotidien Québécois La Presse publie sur le document Dignitas Infinita par le titre « la théorie du genre menace la dignité humaine ». Il souligne le fait que le genre soit « un don irrévocable de Dieu » et que « toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue des le moment de la conception ».
Quant a la question de mère porteuse, La Presse parle de « l’opposition catégorique de l’Eglise catholique a la gestation pour autrui ». Il souligne le fait que « l’enfant devient un simple moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui ». Pour ce quotidien canadien, « le document se veut une déclaration générale du point de vue générale de l’Eglise sur la dignité humaine, qui inclut l’exploitation des pauvres, des migrants, des femmes et des personnes vulnérables ».
La Presse n’a pas manqué elle aussi de faire référence à la déclaration Fiducia Supplicans estimant que le Pape François avait choque les catholiques conservateurs. Ainsi, ce quotidien soutient que ce présent document « devrait conforter les conservateurs, qui s’opposent à la théorie du genre et a la gestation pour autrui ».
En outre, La Presse québécoise estime que « le document va sans doute provoquer la consternation chez les militants LGBTQ+ au sein de l’Eglise ». Elle ajoute une déclaration de Francis De Bernardo, directeur de New Ways Ministry, un groupe américain qui défend les catholiques homosexuels, qui dit que le Vatican réitère « des idées qui conduisent à de réels dommages physiques pour les personnes transgenres, non binaires et autres personnes LGBTQ+ », ajoutant que la défense de la dignité humaine par le Vatican excluait « le segment de la population humaine qui est transgenre, non binaire ou au genre non conforme ».
Pour le journal La Croix, le document « Dignitas Infinita fournit aux catholique et à toute personne intéressée une réflexion argumentée sur la dignité humaine ». Le chroniqueur Frederic Boyer, dans son analyse relayé par la Croix, aurait souhaité que la question des personnes trans soit abordée avec « davantage de délicatesse et d’amour ». Il souligne que : « honorer la dignité d’autrui, c’est avant toute chose, reconnaitre chaque personne comme unique jusque dans ses doutes, ses questionnements ».
Le Figaro, de son côté, a souligné comme les autres, les thèmes dont traite le document. Il estime que Dignitas Infinita, même si « ce n’est pas une encyclique, cela y ressemble ». Aussi, il souligne que document va « frapper les esprits » surtout sur un sujet comme « la dignité inaliénable de toute personne humaine ».
Photo: notredamedeclermont.fr/